quarta-feira, 27 de agosto de 2008
domingo, 24 de agosto de 2008
TOUT SE MARIE
Foto de Katarzyna Widmanska
Au mal :
Le soir et les tenailles de la solitude
Le soir où tout est dit
Où rien n’est une route
Sous le froid sous la pâleur
Du temps semblable à une morte
Ici l’on joue la tragédie des résignés
Le jeu d’échecs des faux-vivants
Un bloc d’oubli a comblé mes mains vides
Je ne sais plus avoir un corps
Je ne sais plus avoir un visage parfait
J’oublie la vie je suis atrocement à nu
Je suis à nu comme un schéma comme une épure
Sous la nuit crue d’une peine obstruée
Sous la chape nacrée des larmes dérisoires
Non pas soumis mais épuisé
Je suis un homme sans saisons un homme absent
Réduit à rien un projet d’homme au cimetière
Et je regrette la douleur car elle était fidèle
Mouvante et belle elle faisait craquer mon front
Toujours geler brûler le même cœur mortel
Tout était là d’avance et l’amour et la mort
Dans ce monde ancien où dit-on j’ai vécu
Il fallait qu’un cœur d’or lutte et saigne pour vivre
L’automne avait une raison.
Au bien :
Le soir et les tenailles de la solitude
Où j’ai envie de tout avouer
Où je rougis d’être en automne
Quand je me sens au mois de mai
Ce soir
Sous la fraîcheur sous la chaleur sous la couleur
Du temps vivant comme une amphore
Sous la mobilité
Des mois de novembre et de mai
Je prends des poses
Je fais semblant d’être soucieux de mon passé
Un nostalgique
Voyez je joue la comédie
Je donne à sourire et à rire
Du culte de la mélancolie
Pourtant je sais vraiment pleurer
Comme un enfant déçu comme un homme invincible
Ils sont égaux quand trop d’injustice les couvre
Eux que le feu rend ingénus
Eux que l’espoir charge de feuilles innombrables
J’aime à dire oui je sais être d’accord
Avec la mer et la forêt rien qu’avec mes dix doigts
Avec mes yeux et mes oreilles
Car tel est mon désir car tel est mon plaisir
Je suis venu à la lumière d’un pas léger
Je ne suis pas né solitaire
Ma nudité avait des sœurs
Et comme l’eau troublée du soir
J’enfante des nuées d’éphémères
Je suis la nuée du brasier
L’aube s’éveille et je m’éveille
Et la promesse d’être heureux
Suit mon serment d’être immortel
Je suis moi-même et le visage humain
A tant d’aspects sous le soleil
Que je pourrais en être rassasié
La sève monte et la terre s’accroît
Et moi je gagne le plus dur combat
Tout se marie et la mer et la terre
Et la lumière et les hommes visibles
Et l’avenir à l’instant et sans bornes
Toutes les formes de la vie
Ont réglé mon comportement
Je me dénoue je me délie
Mes rêves sont au monde
Clairs et perpétuels
Et je suis sage dans les yeux
De chaque enfant et de sa mère
Et le froment de mon amour
Donne sagesse à tous les hommes
Il n’est cœur qui veuille souffrir
Cœur qui ne soit bon cœur et fort
Comme un épi mûr et fertile
Pour nous montre notre lumière
Les graines suivent le sillon
De mon amour loin dans le temps
Dans le passé rien que des ombres
Dans l’avenir pas d’ennemis
Rien que l’espoir et la confiance
Le même bien la même force.
Paul Eluard in Une leçon de morale.
Foto de Katarzyna Widmanska
Au mal :
Le soir et les tenailles de la solitude
Le soir où tout est dit
Où rien n’est une route
Sous le froid sous la pâleur
Du temps semblable à une morte
Ici l’on joue la tragédie des résignés
Le jeu d’échecs des faux-vivants
Un bloc d’oubli a comblé mes mains vides
Je ne sais plus avoir un corps
Je ne sais plus avoir un visage parfait
J’oublie la vie je suis atrocement à nu
Je suis à nu comme un schéma comme une épure
Sous la nuit crue d’une peine obstruée
Sous la chape nacrée des larmes dérisoires
Non pas soumis mais épuisé
Je suis un homme sans saisons un homme absent
Réduit à rien un projet d’homme au cimetière
Et je regrette la douleur car elle était fidèle
Mouvante et belle elle faisait craquer mon front
Toujours geler brûler le même cœur mortel
Tout était là d’avance et l’amour et la mort
Dans ce monde ancien où dit-on j’ai vécu
Il fallait qu’un cœur d’or lutte et saigne pour vivre
L’automne avait une raison.
Au bien :
Le soir et les tenailles de la solitude
Où j’ai envie de tout avouer
Où je rougis d’être en automne
Quand je me sens au mois de mai
Ce soir
Sous la fraîcheur sous la chaleur sous la couleur
Du temps vivant comme une amphore
Sous la mobilité
Des mois de novembre et de mai
Je prends des poses
Je fais semblant d’être soucieux de mon passé
Un nostalgique
Voyez je joue la comédie
Je donne à sourire et à rire
Du culte de la mélancolie
Pourtant je sais vraiment pleurer
Comme un enfant déçu comme un homme invincible
Ils sont égaux quand trop d’injustice les couvre
Eux que le feu rend ingénus
Eux que l’espoir charge de feuilles innombrables
J’aime à dire oui je sais être d’accord
Avec la mer et la forêt rien qu’avec mes dix doigts
Avec mes yeux et mes oreilles
Car tel est mon désir car tel est mon plaisir
Je suis venu à la lumière d’un pas léger
Je ne suis pas né solitaire
Ma nudité avait des sœurs
Et comme l’eau troublée du soir
J’enfante des nuées d’éphémères
Je suis la nuée du brasier
L’aube s’éveille et je m’éveille
Et la promesse d’être heureux
Suit mon serment d’être immortel
Je suis moi-même et le visage humain
A tant d’aspects sous le soleil
Que je pourrais en être rassasié
La sève monte et la terre s’accroît
Et moi je gagne le plus dur combat
Tout se marie et la mer et la terre
Et la lumière et les hommes visibles
Et l’avenir à l’instant et sans bornes
Toutes les formes de la vie
Ont réglé mon comportement
Je me dénoue je me délie
Mes rêves sont au monde
Clairs et perpétuels
Et je suis sage dans les yeux
De chaque enfant et de sa mère
Et le froment de mon amour
Donne sagesse à tous les hommes
Il n’est cœur qui veuille souffrir
Cœur qui ne soit bon cœur et fort
Comme un épi mûr et fertile
Pour nous montre notre lumière
Les graines suivent le sillon
De mon amour loin dans le temps
Dans le passé rien que des ombres
Dans l’avenir pas d’ennemis
Rien que l’espoir et la confiance
Le même bien la même force.
Paul Eluard in Une leçon de morale.
quinta-feira, 21 de agosto de 2008
Morning Frost on Martian Surface
Uma fina camada de gelo é o que esta fotografia tirada de madrugada pela Phoenix revela. Uma camada de gelo que desaparece quando o sol nasce em Marte. Ler mais aqui.
terça-feira, 19 de agosto de 2008
Antonio Farao Live at Gregory's Jazz Club in Rome
quarta-feira, 13 de agosto de 2008
terça-feira, 12 de agosto de 2008
O Livro sobre Nada
Foto de Lilya Corneli
Com pedaços de mim eu monto um ser atônito.
Tudo que não invento é falso.
Há muitas maneiras sérias de não dizer nada, mas só a poesia é verdadeira.
Não pode haver ausência de boca nas palavras: nenhuma fique desamparada do ser que a revelou.
É mais fácil fazer da tolice um regalo do que da sensatez.
Sempre que desejo contar alguma coisa, não faço nada; mas se não desejo contar nada, faço poesia.
Melhor jeito que achei para me conhecer foi fazendo o contrário.
A inércia é o meu ato principal.
Há histórias tão verdadeiras que às vezes parece que são inventadas.
O artista é um erro da natureza. Beethoven foi um erro perfeito.
A terapia literária consiste em desarrumar a linguagem a ponto que ela expresse nossos mais fundos desejos.
Quero a palavra que sirva na boca dos passarinhos.
Por pudor sou impuro.
Não preciso do fim para chegar.
De tudo haveria de ficar para nós um sentimento longínquo de coisa esquecida na terra — Como um lápis numa península.
Do lugar onde estou já fui embora.
Manoel de Barros in O Livro sobre Nada.
Foto de Lilya Corneli
Com pedaços de mim eu monto um ser atônito.
Tudo que não invento é falso.
Há muitas maneiras sérias de não dizer nada, mas só a poesia é verdadeira.
Não pode haver ausência de boca nas palavras: nenhuma fique desamparada do ser que a revelou.
É mais fácil fazer da tolice um regalo do que da sensatez.
Sempre que desejo contar alguma coisa, não faço nada; mas se não desejo contar nada, faço poesia.
Melhor jeito que achei para me conhecer foi fazendo o contrário.
A inércia é o meu ato principal.
Há histórias tão verdadeiras que às vezes parece que são inventadas.
O artista é um erro da natureza. Beethoven foi um erro perfeito.
A terapia literária consiste em desarrumar a linguagem a ponto que ela expresse nossos mais fundos desejos.
Quero a palavra que sirva na boca dos passarinhos.
Por pudor sou impuro.
Não preciso do fim para chegar.
De tudo haveria de ficar para nós um sentimento longínquo de coisa esquecida na terra — Como um lápis numa península.
Do lugar onde estou já fui embora.
Manoel de Barros in O Livro sobre Nada.
quarta-feira, 6 de agosto de 2008
Tim Eitel
No Kunsthallen Brandts em Odense, na Dinamarca, a exposição do jovem pintor alemão Tim Eitel pode ser vista até fins de Agosto. Tim Eitel estudou na Hochschule für Grafik und Buchkunst em Leipzig e, desde 2001, tem-se revelado como um dos mais interessantes jovens pintores figurativos alemães. Ler mais aqui.
Festival de Cinema de Locarno
Começa hoje e decorre até 16 o Festival de Cinema de Locarno. Este ano, a secção Play Forward é dedicada ao video art. Ler mais aqui.
domingo, 3 de agosto de 2008
Retrato Quase Apagado em que se Pode Ver Perfeitamente Nada
Foto de Brassaï
Que a palavra parede não seja símbolo
de obstáculos à liberdade
nem de desejos reprimidos
nem de proibições na infância,
etc. (essas coisas que acham os
reveladores de arcanos mentais)
Não.
Parede que me seduz é de tijolo, adobe
preposto ao abdomen de uma casa.
Eu tenho um gosto rasteiro de
ir por reentrâncias
baixar em rachaduras de paredes
por frinchas, por gretas - com lascívia de hera.
Sobre o tijolo ser um lábio cego.
Tal um verme que iluminasse.
Manoel de Barros in O Guardador de Águas.
Foto de Brassaï
Que a palavra parede não seja símbolo
de obstáculos à liberdade
nem de desejos reprimidos
nem de proibições na infância,
etc. (essas coisas que acham os
reveladores de arcanos mentais)
Não.
Parede que me seduz é de tijolo, adobe
preposto ao abdomen de uma casa.
Eu tenho um gosto rasteiro de
ir por reentrâncias
baixar em rachaduras de paredes
por frinchas, por gretas - com lascívia de hera.
Sobre o tijolo ser um lábio cego.
Tal um verme que iluminasse.
Manoel de Barros in O Guardador de Águas.
sexta-feira, 1 de agosto de 2008
Uma Didática da Invenção
Foto de Brassaï
Para apalpar as intimidades do mundo é preciso saber:
a) Que o esplendor da manhã não se abre com
faca
b) 0 modo como as violetas preparam o dia
para morrer
c) Por que é que as borboletas de tarjas
vermelhas têm devoção por túmulos
d) Se o homem que toca de tarde sua existência
num fagote, tem salvação
e) Que um rio que flui entre 2 jacintos carrega
mais ternura que um rio que flui entre 2
lagartos
f) Como pegar na voz de um peixe
g) Qual o lado da noite que umedece primeiro.
Etc.
etc.
etc.
Desaprender 8 horas por dia ensina os princípios.
Manoel de Barros in O Livro das Ignorãnças.
Foto de Brassaï
Para apalpar as intimidades do mundo é preciso saber:
a) Que o esplendor da manhã não se abre com
faca
b) 0 modo como as violetas preparam o dia
para morrer
c) Por que é que as borboletas de tarjas
vermelhas têm devoção por túmulos
d) Se o homem que toca de tarde sua existência
num fagote, tem salvação
e) Que um rio que flui entre 2 jacintos carrega
mais ternura que um rio que flui entre 2
lagartos
f) Como pegar na voz de um peixe
g) Qual o lado da noite que umedece primeiro.
Etc.
etc.
etc.
Desaprender 8 horas por dia ensina os princípios.
Manoel de Barros in O Livro das Ignorãnças.