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sábado, 25 de setembro de 2004

 
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Cartas de Paris (9)

Alechinsky – Cinquenta anos de desenhos (5)



Pierre Alechinsky, Le bleu d'abondance, 2002.

Ils étendent la blancheur d'une feuille de papier de riz sur une calligraphie ou un dessin gravés dans la pierre et, à l'encre noire, obtiennent par frottage au moyen d'une brosse dure un décalque en négatif. Surgissent poèmes, chevaux, nuages, comme saisis à la lumière matinale. Ainsi font les Chinois.

Un premier estampage m'est venu sous la brosse quand j'ai voulu garder le souvenir d'un banc de la fin du siècle dernier, fait de huit cercles concentriques, un «tour d'arbre» en ferraille qui traînait dans la cour d'une maison amie. Sur deux papiers de Taiwan assemblés côte à côte, deux pour couvrir l'objet (un mètre cinquante de diamètre), ce fut facile comme bonjour. Progressivement, au rythme du va-et-vient latéral de ma brosse imbibée, les huit cercles sablés par le temps réapparurent, captés dans leur texture, avec d'insoupçonnables détails et aspérités.
Ce «tour d'arbre», point de départ pour mettre la souplesse d'un pinceau en situation de rêverie, entre depuis 1983 dans plusieurs de mes peintures. Selon mes ajouts au centre et aux alentours de son estampage, il parlera d'astre, d'octave, de mandala...

Pierre Alechinsky, Remarques marginales, dits et inédits, Gallimard, Paris, 1997.


Pierre Alechinsky, Fossile de l'instant, 1999.



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