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segunda-feira, 9 de maio de 2005

 
Le Golem


Foto de Colette Copeland


Nous ne pouvons rien admettre de fortuit dans un livre dicté par une intelligence divine, pas même le nombre de mots ou l'ordre des signes; ainsi l'entendirent les cabalistes et ils se vouèrent à compter, combiner et échanger les lettres de l'Écriture Sainte, pressés par l'envie de pénétrer les arcanes de Dieu. Dante, au XIII siècle, déclara que tout passage de la Bible a quatre sens, le littéral, l'allégorique, le moral et l'anagogique. Scot Erigène, plus conséquent avec la notion de divinité, avait déjà dit que le sens de l'Écriture sont infinis, comme les couleurs de la queue du paon. Les cabalistes auraient approuvé cette opinion; l'un des secrets qu'ils cherchèrent dans le texte divin fut la création d'êtres organiques. On a dit des démons qu'ils pouvaient former des créatures grandes et massives, comme le chameau, mais non fines et délicates, et le rabbin Eliézer leur nia la faculté de produire quelque chose de taille inférieure à un grain d'orge. On appela Golem l'homme créé par des combinaisons de lettres; le mot signifie, littéralement, une matière amorphe ou sans vie.
Dans le Talmud (Sanhédrin, 65, b), on lit:

Si les justes voulaient créer un monde, ils pourraient le faire. En combinant les lettres des ineffables noms de Dieu, Rava arriva à créer un homme et il l'envoya à Rav Zéra. Celui-ci lui adressa la parole; comme l'homme ne répondait pas, le rabbin lui dit:
— Tu es une création de la magie; retourne à ta poussière.
Deux maîtres avaient l'habitude chaque vendredi d'étudier les Lois de la Création et d'élever un veau de trois ans qui faisait leur dîner.

(Pareillement, Schopenhauer écrit: "À la page 325 du premier tome de sa Zauberbibliotek (Bibliothèque Magique), Horst résume ainsi la doctrine de la visionnaire anglaise Jane Lead: Celui qui possède force magique, peut, selon sa volonté, dominer et rénover le royaume minéral, le royaume végétal et le royaume animal; il suffirait, par conséquent, que quelques mages se missent d'accord pour que toute la Création revienne à l'état paradisiaque" (De la volonté dans la nature, VII.)

La célébrité du Golem en Occident est l'oeuvre de l'écrivain autrichien Gustav Mayrink, qui au cinquième chapitre de son roman onirique Der Golem (1915) écrit ceci:


L'origine de l'histoire remonte au XVII siècle. Selon des formules perdues de la Cabale, un rabbin (Judah Loew ben Bézabel) construisit un homme artificiel — le dénommé Golem — pour que celui-ci sonne les cloches de la synagogue et accomplisse les travaux pénibles. Il n'était pas, pourtant, un homme comme les autres et il était à peine animé d'une vie sourde et végétative. Celle-ci durait jusqu'à la nuit et elle devait sa vertu à l'influx d'une inscription magique, qu'on lui mettait derrière les dents et qui attirait les libres forces sidérales de l'univers. Un après-midi, avant la prière du soir, le rabbin oublia d'enlever le sceau de la bouche du Golem et celui-ci tomba en frénésie, courut par les ruelles obscures et déchira ceux qu'il rencontrait. Le rabbin, enfin, l'arrêta et brisa le sceau qui l'animait. La créature s'écroula. Il ne resta que la rachitique figure de boue qu'aujourd'hui encore on montre à la synagogue de Prague.

Éléazar de Worms a conservé la formule nécessaire pour construire un Golem. Les détails de l'entreprise remplissent vingt-trois colonnes in-folio et exigent la connaissance des "alphabets des deux cent vingt et une portes" qui doivent être répétées sur chaque organe du Golem. Sur le front on gravera le mot Emet, qui signifie vérité. Pour détruire la créature, on effacera la lettre initiale, car ainsi il restera le mot met, qui signifie mort.

J.L. Borges e Margarita Guerrero in Le Livre des Êtres Imaginaires, 1978.



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