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segunda-feira, 23 de novembro de 2009

 
Monumenta 2010

Nous sommes des êtres de mémoire. Chaque individu est habité par son passé, comme chaque peuple est hanté par son histoire. Comment ces mémoires s’interpénètrent ? Comment passer des souvenirs singuliers, les nôtres, ceux qui ne ressemblent qu’à nous, à la mémoire collective, celle que l’on partage ? Comment ces mémoires se construisent, en s’appuyant l’une sur l’autre, sans que l’on ne sache jamais qui, de l’une ou de l’autre, prend la main sur notre avenir ?

Christian Boltanski interroge à travers ses œuvres ces processus de la mémoire, processus qui ne sont pas linéaires, mécanismes qui nous échappent, fuite du temps et dérives de la mémoire. Il place au cœur de cette réflexion un seul point fixe, la mort, celle autour duquel la mémoire individuelle et la mémoire collective se nouent, tragiquement. Elle devient le point à partir duquel chaque mémoire se reconstruit, à la charge de ceux, les contemporains, qui sont les garants d’une survie bien fragile, celle des traces que nous laissons dans leurs souvenirs.

Se souvenir des inconnus



L’œuvre de Christian Boltanski est riche de visages, d’expressions, de regards. Tous, peu ou prou, sont des visages d’anonymes. Des gens que ni l’artiste ni le public ne connaissent. Si l’on considère une œuvre comme Menschlich exposée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1998, ce sont des centaines de photos d’individus dont, comme le souligne l’artiste, « on ne savait rien, tous uniques et sans mémoire, sans identité, pas remplaçables et remplacés. » Et pourtant. L’impact de ces visages sur le public est immense. Comme si on se retrouvait face à une famille disparue, la sienne dont on aurait exhumé les derniers vestiges photographique. Ils sont des centaines, mais leur nombre ne fait qu’accentuer la force de chacun d’entre eux pris individuellement. L’artiste réussit un tour de passe-passe métaphysique : les inconnus deviennent familiers.

Cette familiarité est celle de l’universel que l’artiste recherche explicitement : « Il reste seulement des gens dont on peut seulement dire: menschlich, humain. Ils ont été des humains. » Cette humanité qui affleure à la surface de ces nombreux visages met le visiteur dans une situation de recueillement : il est concerné par l’œuvre, pris au piège de sa propre humanité. L’œuvre d’art devient une instance de convocation, elle rappelle chacun à son devoir de mémoire, par-delà ses proches, à l’échelle du genre humain. Cette visée universaliste passe par la multitude pour retrouver le prix de l’unique. A ceux qui ont perdu toute identité, l’artiste redonne une famille, le public.




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