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segunda-feira, 8 de março de 2010

 
Au Commencement (II)



L'absurdité de l'histoire, j'en ai trouvé l'exemple le plus pertinent au V siècle avant Jésus-Christ, dans l'Ancien Testament, chez Isaïe et Jérémie.
Après chaque anéantissement subsiste un reste que Dieu préserve, à la manière d'un germe destiné à la création d'une nouvelle évolution, tel qu'avec Noé ou Sodome et Gomorrhe.

Imaginons qu'après l'extinction de notre monde une autre évolution se substitue à la nôtre. Elle est certainement déjà en germe sous la forme de bactéries, prisonnières des glaciers de l'Arctique ou des sédiments des profondeurs marines. Elles donneront naissance à d'autres êtres vivants, à une nouvelle évolution qui n'aura rien de comparable à la nôtre et qui risque même de lui être supérieure. Car, enfin, nous ne sommes pas le centre du monde.


Il nous faut envisager les décombres de l'histoire non pas comme une fin mais comme un commencement.
L'oeuvre d'art elle-même est un commencement, un saut, une avancée, même si elle est voilée, où tout ce qui advient a déjà été franchi. Le commencement dissimulant la fin qu'il recèle.

La ligne ascendante salvatrice, la rédemption, le Jugement dernier n'auront pas lieu. L'Ancien Testament vu comme un déclin continu, comme un voyage au bout de la nuit, est un leurre, la carotte qui fait avancer l'âne.

Le vent souffle sur les ruines transportant le sable qui se dépose sur les villes, les enfouissant.

Le vent est un ennemi qui assèche, refroidit..., apporte la canicule, les sauterelles, la poussière.
Brise parfumée au printemps, il devient hurlement dès l'automne. Fléau infatigable, il pénètre les 84 000 orifices du corps, provoquant les maladies par centaines.
Le vent souffle et les générations sont feuilles qu'il emporte.


Sont ici empilés 12 millénaires de briques. Elles proviennent d'Uruk, d'Ur, de Babylone, de Jéricho, de Catal Huyuk, de Kish, d'Ebla, de Persépolis, d'Alalakh, de Ninive, d'Ugarit, d'Eléphantine, de Memphis, d'Héliopolis, de Saïs, de Thèbes, de Milet, d'Arzawa, de Suze..., de l'empire d'Akkad...

Les dernières datent de 1945, en Allemagne. Ces briques et ces femmes qui les déblayent forment la dernière strate, une nano-strate en haut des décombres de l'histoire.

Elles sont à la fois le commencement et la fin.


La chekhina incarne le peuple juif, élu et banni. Elle ère à travers le temps et l'espace, espérant la venue du Messie. Elle arpente la scène en dessinant les limites, se dirigeant là où il n'y a rien d'autre que le néant.

Aller et retour.

Incapable d'assembler ce qui a été brisé.



Anselm Kiefer
in Au Commencement, Paris, 11 Mai 2009.




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