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terça-feira, 16 de março de 2010

 
Au Commencement (V)




Freiburg, 6 Janvier 2009

Cher Anselm

Sois remercié pour ton exhaustive et belle lettre. Elle m'a beaucoup touché, mais aussi troublé. Touché parce que j'ai ressenti la passion avec laquelle elle a été écrite et la sensibilité qui, jusqu'alors, a rendu l'atmosphère de nos rencontres pleine à la fois d'une fragile tendresse et d'euphorie. Troublé (et de nouveau ému) parce que tu parles de ce qui m'est le plus intime, de ma musique, avec une connaissance et une justesse très rarement rencontrées. En cela, tu nommes aussi très clairement un déficit, qui est ici plutôt un excès, un "trop" (du moins en ce qui concerne notre projet commun). Je comprends maintenant beaucoup mieux qu'auparavant où et dans quelle direction (au début) tu souhaites qu'aille le voyage. L'exemple que tu donnes en décrivant la manière dont tu commences un tableau, en y mettant beaucoup de couleurs que tu recouvres de nombreuses couches de gris pour l'atténuer, rend tout cela très tangible. Mais en même temps, je sens monter en moi un malaise. Quelles seront les sonorités de la musique au début? Quelles fonctions auront-elles dans la mise en scène? Tu écris être préoccupé par le fait que, sur la scène, les îles pourraient être "illustrées" par la musique. En fait, inventer une musique caractéristique pour chaque île nous aurait aidés à trouver une structure, une structure dans la succession chronologique, mais surtout aussi la possibilité de créer des contrastes. Maintenant, je comprends mieux qu'au fond il s'agit avant tout, pour toi, de simultanéité. D'un point de vue purement musical, je crains un peu une certaine uniformité qui pourrait aisément dériver dans le sens d'une soupe musicale grise. à mon avis, il s'agit d'éviter cela à plusieurs endroits. Ce serait dommage d'arriver à des situations qui ne permettraient plus aucun développement. Cela reviendrait à avoir une sorte de soundtrack qui donnerait l'ambiance de base. Il est clair pour moi que cela est très loin de ce que tu souhaites. Intérieurement, je n'ai pas encore trouvé de correspondance pour l'idée d'interruption. Avec le langage, oui, de même gestuellement, une scène peut se "geler", mais peut-être est-ce aussi, chez moi, une fausse peur face à une trop grande uniformité et face à la prévisibilité.
Cela peut être profondément bouleversant si quelque chose se brise dans un ou plusieurs passages importants pour l'intensité dramatique, si la musique commence à bégayer ou même bascule dans le mutisme total. Mais pour cela, il faudrait d'abord avoir un flux pour que son interruption et l'impression statique qui en résulterait puissent être ressenties comme une rupture, comme l'extraordinaire, comme une chose fatale. Ce que tu esquisses avec beaucoup de conviction me semble relever précisément de la démarche inverse. L'interruption en soi est posée comme la norme, la valeur intrinsèque. En tant que musicien, je me sens mis en danger. D'un point de vue dramaturgique, cette figure de style peut très aisément devenir lassante. (D'un point de vue musical, il faut pouvoir concrètement se représenter cette interruption permanente.) Laisse-moi un peu piocher le problème. Peut-être qu'un vocabulaire musical de base va surgir dans ma tête, une sonorité fondamentale qui serait à la fois cohérente et pourtant très différenciée.


Excerto da carta (resposta) de Jörg Widmann a Anselm Kiefer, Janeiro de 2009, traduzido do alemão por Catherine Métais in Au Commencement.




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