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quarta-feira, 31 de março de 2010

 
Au Commencement (VII)



Le mieux serait que cela dure de longues minutes jusqu'à ce que les spectateurs perçoivent que c'est déjà réellement un son. Juste un bruissement. Puis il y aurait une autre longueur jusqu'à ce que le premier son retentisse. Lequel, à son tour, devrait être une sorte de SON ÉTERNEL, qui enfle et décroît (ou s'interrompt). Puis de nouveau le silence, etc., jusqu'à ce que quelque chose se matérialise et s'interrompe de nouveau. Mais il subsisterait peut-être chaque fois un peu plus de "surface sonore". Si tu veux qu'il en subsiste toujours un peu plus jusqu'à ce qu'enfin (ce qui est alors logique) retentisse la totalité d'Armonica (environ 14 minutes), je pense que je devrai recomposer et développer le thème de la disparition dans un état initial, dans le néant. Cela pourrait être assez bouleversant, cinq à sept minutes d'interruption, toujours un petit embrasement (cinq fois piano!), mais toujours plus froid, avec l'agrégation d'un autre état (on devinerait une sorte de "musique de l'eau", presque une "musique sous-marine".
J'espère que tu perçois et comprends mon inquiétude et aussi mes angoisses (concernant ce que je fais et surtout aussi quant à mon imagination formelle). Il n'y a pas de modèle pour ce type de musique dans un contexte théâtral. On a une scène de théâtre mais pas le droit d'avoir de la musique de théâtre (surtout qu'au lieu d'avoir une action réelle sur scène au sens classique du terme, le projet semble s'orienter vers l'installation, la situation, l'état). Une scène d'opéra mais pas de musique d'opéra. Un développement (tel qu'il est représenté par chaque action sur scène) mais au sein d'une situation clairement définie, qui (ce qui n'est pas un jugement critique) est par principe a-dramatique. La magie doit naître autrement. Je dois penser la musique autrement que je ne l'ai fait jusqu'à présent. Or (à ce qu'il semble), c'est fabuleux et séduisant de pouvoir disposer d'un orchestre (nos "silences" retentiront de manière fascinante). Mais cela représente infiniment de travail, de travail d'écriture, d'instrumentation. Cela ne me rebute pas, mais j'ai un peu peur qu'au terme le résultat ne te convienne pas, qu'il faille supprimer, modifier, raccourcir ou que l'on constate que c'est bien trop court. Ce sont des situations normales dans le théâtre, mais je ne peux pas réécrire tout un morceau nouveau pour orchestre en une nuit, ni même modifier simplement certains passages à la va-vite. J'en ai mal aux ventre. Ce qu'il y a de particulier et de fascinant dans ce projet est notamment l'impondérable, le jamais-vu, un genre qui, en vérité, vient d'être inventé. Pour la pratique, c'est la transposition musicale qui m'inquiète le plus. Plus tu pourras déterminer en amont la succession des actions sur scène, mieux ce sera. Il faudrait aussi m'indiquer où il doit y avoir de la musique et où il n'y en aura pas, où il en faut absolument, où, en aucun cas. Quant à la sonorité de cette musique, tu la décris merveilleusement bien avec tes mots qui me stimulent (malgré mon désespoir passager et ma perplexité) à tel point que j'aimerais bien transformer la dernière phrase de ta lettre ("la musique échoue" en "que la musique réussisse!").
Bien à toi

Ton Jörg


Excerto (3º) da carta (resposta) de Jörg Widmann a Anselm Kiefer, Janeiro de 2009, traduzido do alemão por Catherine Métais in Au Commencement.



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