quinta-feira, 30 de setembro de 2010
21 de Março de 2005: "[O aumento de impostos] vai ser evitável, porque estamos cá para garantir que vamos conter a despesa e combater a fraude e a evasão fiscal." (José Sócrates no debate do programa do Governo)
14 de Abril de 2005: "Nós não vamos aumentar os impostos, porque essa é a receita errada. Não vamos cometer os erros do passado." (Em entrevista a Judite Sousa, na RTP)
26 de Março de 2008: José Sócrates anuncia descida do IVA de 21 para 20 por cento com efeitos a partir de 1 de Julho.
2 de Fevereiro de 2010: "Vamos fazer uma consolidação orçamental baseada na redução da despesa e não através de aumento de impostos, porque isso seria negativo para a economia portuguesa."
9 de Março de 2010: O primeiro-ministro recusou hoje que o Programa de Estabilidade e Crescimento (PEC) implique aumento de impostos.
6 de Junho de 2010: José Sócrates disse que o último aumento de impostos “é suficiente” para cumprir o objectivo orçamental.
segunda-feira, 27 de setembro de 2010
As consequências mais nefastas dos governos socialistas desde 1995 não vão ser as económicas, ainda que estas nos dêem – e aos nossos filhos e, quem sabe, netos – razões para desesperar.
Cavaco Silva escreveu num dos seus livros da autobiografia política que na noite da vitória da primeira maioria absoluta, contaram-lhe, um senhor na Avenida da Liberdade em Lisboa gritava que finalmente ia conseguir comprar um carro próprio. Foi precisamente esta ambição de conseguirmos algo por nós próprios que Guterres matou com a sua política assistencialista, levando à dependência do estado franjas cada vez maiores da população (franjas engordadas pelo empobrecimento inevitável resultante da apropriação crescente de impostos usados para sustentar essas franjas), à desresponsabilização individual no sucesso ou insucesso financeiro, à exigência de que o estado ‘dê’ casas, livros, rendimentos mesmo que não se trabalhe, …
Sócrates, pelo seu lado, conseguiu terminar com qualquer decência que, antes, se exigia aos governantes (incluindo nos governos Guterres; recordemo-nos de dois exemplos: António Vitorino demitiu-se dizendo que um ministro não pode estar sob suspeita e Jorge Coelho assumiu a responsabilidade política pelo acidente na ponte de Entre-os-Rios). O que é visto como normal (à conta da frequência da reincidência nos comportamento desviantes) neste PM e nos seus ministros levaria a quem em outro qualquer governo de lá se saísse para permanecer em casa durante uns meses com vergonha de descer à rua. O nível é tão subterrâneo que se engendrou, em defesa do PM, a ideia peregrina de que um PM só deve responder politicamente pelo que é susceptível de ser provado em tribunal.
A solução para o descontrole orçamental e para o excessivo peso do estado - o problema económico português – é fácil de implementar, assim haja coragem e determinação políticas. Resolver os males guterrista e socrático é que se afigura tarefa para titãs.
Maria João Marques, Esgoto a céu aberto, aqui.
sexta-feira, 17 de setembro de 2010
domingo, 5 de setembro de 2010
Car chez nous il n'y a pas de nuit. Ce qu'on appele la nuit c'est par commodité, quand l'amour vient aux amoureux, quand deux corps se serrent l'un contre l'autre comme deux épis de blé sous le même vent. Quand deux amants mélangent leurs jambes, on dit qu'ils font la nuit. Une nuit privée, une petite nuit de rien du tout pour deux personnes, deux corps légers sous le soleil.
Même quand ils font la nuit, les amants ne se montrent pas le visage. Interdit. Intouchable. Impensable.
Aucun visage à découvert, jamais.
Les corps, la minutieuse contemplation des corps, des plis d'une peau, des frémissements d'un dos, des lumières d'une main, oui les corps remplissent à merveille cette fonction de connaissance que vous attribuez chez vous aux visages.
Autant vous le dire tout de suite: on ne vous envie pas. On ne vous envie pas du tout. On a lu vos livres. On a entendu vos prêtres et vos marchands. Nous ne trouvons rien d'enviable à votre état: visages sur les murs, visages sur les écrans, visages sur les journaux. Vous avez tout fait avec votre visage. Vous l'avez adoré, vous l'avez couvert de crachats. Vous en avez barbouillé vos miroirs, vous l'avez peint en or dans vos églises et il paraît même que vous l'avez couché sur votre monnaie.
Oh comme nous vous plaignons.
Nous aussi nous avons nos prêtres, nos marchands et nos soldats. Nous ne sommes pas des sauvages. La différence c'est le visage. Multiplié chez vous, interdit chez nous. C'est une petite différence, si vous voulez. L'infini fait toujours une très petite différence.
L'infini est chez nous comme chez lui.
Dès la naissance le visage de l'enfant est recouvert d'un linge bleu. L'enfant grandit et le tissu grandit avec lui. Jamais il ne le quitte, jamais il ne l'enlève. C'est un état qui procure bien des avantages: les parents ne prennent pas leur orgueil dans le visage de leurs enfants. Les enfants ne trouvent pas leur souci dans le visage de leurs parents.
Ce qu'on ne peut voir, on peut l'écrire. Nous avons une abondante littérature, avec beaucoup d'histoires de visages nus comme l'eau de pluie, nus comme la mie du pain.
Le corps, non, c'est pas notre souci. Le corps n'a pas besoin de linge. Le corps chez nous est comme l'été chez vous: il donne rires et fraîcheur, jeux et repos. Le corps chez nous est comme un été qui ne s'en irait pas vers l'hiver. Passé un certain âge, nous ne vieillissons plus. Bras et jambes comme de l'eau. Seins comme des fleurs. Pas de rides, pas d'usure.
Chez nous la mort vient par le visage. Elle vient par-dessous le linge bleu, comme tout le reste, comme les murmures de l'amour, les langueurs du songe. Chez nous la mort n'est pas d'une autre nature que l'amour ou le songe.
Quand la mort touche le visage, nous en sommes aussitôt informés par le changement du linge. De bleu il devient blanc. Le passage d'une teinte à l'autre peut prendre des mois. Le corps lui ne bouge pas — à peine une petite fièvre.
Nos mors sont mis dans une barque. Où va la barque sur le fleuve clair, nous l'ignorons. Seul peut savoir le grand passeur, celui dont nous ne savons rien, sinon qu'il est.
Il se tient à l'embouchure du fleuve. Avec une perche longue, très longue, il ramène la barque auprès de lui, sur la rive. Il se penche sur le mort encore tiède.
D'un geste vif il enlève le tissu blanc, découvrant notre vrai visage.
Le vrai, vous comprenez: pas un visage comme nous l'imaginions dans nos livres, comme nous l'espérions dans nos rêves, pas même le visage que nous aurions vu en soulevant, avant l'heure, le carré de ciel bleu.
Le vrai, l'autre visage.
Christian Bobin in La Présence pure, 2009.