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quarta-feira, 22 de dezembro de 2010

 
Soulages (6)



Je me trouvais à Sère près de l'atelier, sur la terrasse devant un grand horizon vide. Le soleil est devenu un disque noir, plus noir que le ciel, d'autant plus noir que cerné de la plus intense frange lumineuse. Tous les regards étaient tournés vers le haut, fascinés. Un grand silence s'est fait. Les oiseaux se sont arrêtés de voler, de chanter.
C'était un spectacle cosmique grandiose.
Devant l'immensité, l'insignifiance de nos vies devenait évidente. Et l'éclipse n'était qu'un minuscule événement concernant une petite planète, notre soleil, petite étoile perdue dans la gigantesque multiplicité des étoiles d'une galaxie perdue elle aussi dans des amas de galaxies. Le soleil occulté, c'était le noir d'avant la lumière, d'avant les couleurs. Celui que j'aime, avec sa gravité, sa radicalité. Il y avait là quelque chose des origines du monde, de notre origine aussi, avant de naître, "avant de voir le jour!.
Est-ce pour toutes ces raisons enfouies au plus profond de nous-mêmes que dès les plus lointaines origines de la peinture, les hommes pendant des centaines de siècles, depuis plus de trois cents siècles, sont allés peindre dans les endroits les plus obscurs de la terre, dans le noir absolu des grottes, et peindre avec du noir?


Pierre Soulages, "Un spectacle cosmique grandiose", 2007 in Écrits et propos.






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